(English version at the bottom of the page)

Ce Blog sera intégralement monochrome. Il y a quelques semaines de ça, j’avais pris la décision de ne faire que de la couleur. C’était pour me sortir de ma zone de confort et me confronter à la couleur que je n’ai jamais vraiment pratiquée. Je ne suis pas très discipliné et j’ai recommencé à éditer quelques unes de mes photos en N&B. Je continue néanmoins à faire de la couleur, mais je vais faire une petite parenthèse monochrome pour ce Blog.

Quand on demande à des photographes de rue de dire d’où ils tirent leur inspiration, on a presque toujours des noms de photographes connus. Garry Winogrand, Saul leiter, Joël Meyerowitz, Daido Moriyama, Harry Gruyaert, Martin Parr, William Klein … Moi même quand on m’a posé cette question pour différentes interviews que j’ai pu donner (Inspired Eye & Tim Huynh), j’ai fait comme tout le monde et j’ai cité quelques uns de ces “Masters”. Comme si on était obligé de citer des photographes connus pour donner une certaine légitimité à son propre travail. Un autre avantage de citer des photographes connus c’est de présenter une espèce de filiation avec ce qu’on fait. Moi j’ai tendance à citer Daido Moriyama, William Klein et Garry Winogrand. Ce sont des noms qui parlent à tout le monde pour peu qu’on s’intéresse à la photo de rue et permet aux personnes d’avoir rapidement une idée de ce qu’on fait.

Quand j’ai commencé la Street Photography, je ne connaissais absolument pas tous ces Masters. J’ai ainsi commencé sans aucune culture. Assez rapidement, je me suis rendu compte que j’étais attiré par l’esthétisme de certains photographes. J’ai tout de suite été séduit par ces contrastes très forts émanant des photos de Moriyama et de Klein. Pour ceux qui me suivent depuis un moment, mon travail s’inspire  beaucoup de ces photographes. Je n’ai absolument aucune prétention de leur arriver ne serait ce qu’à leur cheville, mais je me reconnais dans ce qu’ils ont fait avant moi. Quand j’ai découvert Winogrand, ça a été une révélation. Comme lui, j’ai été attiré par le 28 mm. Il avait cette capacité de capturer dans ses photos l’énergie vibrante de la rue. 

Ce qui est rigolo, c’est que personne ou presque ne vous citera des photographes contemporains comme source d’inspiration. Depuis quelques temps déjà, j’ai découvert le travail d’Alex Coghe, un photographe italien basé à Mexico City. J’avoue que la première fois que j’ai vu son travail, j’ai été un peu perplexe. J’ai trouvé ça très ordinaire, mais plus je me suis mis à étudier son travail et plus je me suis rendu compte qu’au final, cette simplicité s’apparentait beaucoup au travail de Winogrand. Rien de tape à l’oeil, mais si on regarde attentivement ces photos, on se rend compte qu’elles sont plus complexes que l’on aurait cru. Le contenu prend souvent le pas sur la forme et c’est plutôt bon signe pour une photo. D’ailleurs Alex ne le cache pas . Il voue un culte à Garry Winogrand qui est une grande source d’inspiration pour lui. 

Alors oui, Alex Coghe est une source d’inspiration pour moi. Pas uniquement ses photos, mais aussi ses Blogs très intéressants sur la photographie de rue. Très peu de Blogs apportent autant d’informations sur la pratique. Je ne vous parle pas de réglages à utiliser mais de réflexions bien plus profondes. Je ne saurais vous conseiller de passer régulièrement sur son Blog pour lire ses articles. et Dieu sait qu’il est prolifique !

Comme vous pouvez voir sur les quelques photos présentes dans ce Blog, elles sont assez différentes de mon travail habituel. J’abuse moins des ombres et lumières et il y a plus de nuances de gris et l’accent est mis sur des situations rencontrées dans la rue au lieu de se concentrer sur les forts contrastes. J’essaye aussi de moins remplir mon cadre en mettant de l’espace autour de mes personnages. Je vous avoue que ce n’est pas évident car j’ai toujours tendance à vouloir être très près des personnes que je photographie dans la rue.

Bien évidemment quand je parle d’inspiration, je ne parle pas de changer foncièrement ma façon de travailler. J’ai un style propre, mais j’essaye d’y insuffler des petites choses que j’aime chez les autres. Mais comme j’en avais parlé dans mon Blog The content over the form, c’est un processus assez long de changer les choses.

~ o ~

About inspiration in Street Photography.

This Blog will be fully monochrome. A few weeks ago, I made the decision to only make color. It was to get me out of my comfort zone and confront myself to the color that I never really practiced. I am not very disciplined and I have started post-processing some of my photos in B&W. I still continue to shoot color, but I will make a small monochrome parenthesis for this Blog.

When street photographers are asked to tell where they draw their inspiration from, we almost always have names of known photographers. Garry Winogrand, Saul Leiter, Joel Meyerowitz, Daido Moriyama, Harry Gruyaert, Martin Parr, William Klein … Even when I was asked this question for different interviews I was able to give (Inspired Eye & Tim Huynh), I did like everyone else and I mentioned some of these “Masters”. As if we were obliged to quote famous photographers to give a certain legitimacy to our own work. Another advantage of quoting known photographers is to present a kind of filiation with what one does. I tend to quote Daido Moriyama, William Klein and Garry Winogrand. These are names that speak to everyone if you are interested in street photography and allows people to quickly have an idea of what you do.

When I started Street Photography, I did not know all these Masters at all. I started without any culture. Soon enough, I realized that I was attracted by the aesthetics of some photographers. I was immediately seduced by these very strong contrasts emanating from the photos of Moriyama and Klein. For those who follow me for a while, my work is inspired by these photographers. I have absolutely no claim, but I recognize myself in what they did before me. When I discovered Winogrand, it was a revelation. Like him, I was attracted by the 28 mm. He had this ability to capture in his photos the vibrant energy of the street.

The funny thing is that hardly anyone will cite contemporary photographers as inspiration. For some time now, I discovered the work of Alex Coghe, an Italian photographer based in Mexico City. I admit that the first time I saw his work, I was a bit puzzled. I found it very ordinary, but the more I started to study his work, the more I realized that in the end, this apparent simplicity was very much like the work of Winogrand. Nothing fancy, but if we look closely at these photos, we realize that they are more complex than we would have thought. The content often takes precedence over the form and is a good sign for a photo. Besides, Alex does not hide the fact. He devotes a cult to Garry Winogrand which is a great source of inspiration for him.

So yes, Alex Coghe is an inspiration to me. Not only his photos, but also his very interesting Blogs about street photography. Very few blogs provide as much information about the practice. I’m not talking about settings to use but much deeper thoughts. I can not advise you to regularly go on his blog to read his articles. and God knows he’s prolific !

As you can see on the few photos in this Blog, they are quite different from my usual work. I use less shadows and lights and there are more shades of gray and the emphasis is on situations encountered in the street instead of focusing on strong contrasts. I’m also trying to work differently by adding space around my characters. I admit that it is not obvious because I always tend to want to be very close to the people I photograph in the street.

Of course, when I talk about inspiration, I’m not talking about fundamentally changing the way I work. I have my own style, but I try to breathe in some little things I love about others. But as I mentioned in my Blog The content over the form, it’s a long enough process to change things.