Reigniting my Street Photography

Depuis que je suis revenu du Vietnam, il y a déjà de ça près de 3 mois, on ne peut pas dire que je j’ai été très assidu concernant la photographie de rue. J’ai eu pas mal de choses à régler et faire des photos n’était pas vraiment dans mes priorités. Comme souvent, moins j’en fais, moins j’ai envie d’en faire. Ca ne me manquait pas ? Si un peu, mais comme lors de mon voyage en Thaïlande, ça a été tellement l’orgie photographique an Vietnam, que j’en étais encore repu, des semaines même après notre retour à l’île de la Réunion. Je ne vous ai montré qu’une infime partie de ce que j’ai fait là bas. Entre les photos purement Street et les photos typées « famille », j’ai vraiment photographié jusqu’à l’écœurement. Ce qui explique sûrement, cette diète que je me suis imposé inconsciemment en rentrant chez moi

Mais une fois cette épisode digéré, vous n’allez pas le croire, mais j’ai acheté un nouvel appareil photo ! Non vous ne rêvez pas ! J’ai acheté un Fujifilm X-E3 d’occase. Eh oui quoi de mieux que de réveiller une passion un peu endormie. Achetons du matos ! C’est bien connu, avec un nouvel appareil, libérez le photographe frustré qui sommeille en vous, ranimez cette flamme en soufflant sur les braises et tout va repartir. Enfin c’est le discours des constructeurs qui nous poussent à acheter toujours plus d’appareils toujours plus récents et toujours plus chers … Ce Fujifilm X-E3 n’est pas tout récent. On en est l’itération 4 et le 5 devrait sortir cette fin d’année ou début 2026. Donc j’avais jeté mon dévolu sur un appareil d’occasion. Je le voulais surtout pour l’utiliser avec mes objectifs manuels 23mm f1.4 et 35 mm f0.95 . Clairement pas pour de la Street Photography, mais si je pouvais relancer la machine avec un nouvel appareil, le reste suivra peut être ?



Très bonne idée que j’ai eu. Appareil acheté début février, revendu mi avril. Alors là j’ai fait très fort !!! Au moins avec le Fujifilm X100F j’avais gardé l’appareil près de 6 mois. Non, non, cet achat était clairement un achat compulsif et pas du tout réfléchi. Enfin si un peu. Je trouvais mon X-E2 un peu vieux. Et pourtant il faisait le taff ! Que lui demander de plus ? Quand je regarde le travail que j’ai effectué avec lui en Thaïlande, c’était très con de vouloir changer … De plus de mon humble avis, le Fujifilm X-E2 est meilleur que le X-E3. Mis à part le nombre de MP (24 contre 16), le X-E2 a un meilleur EVF (Electronic ViewFinder) et a un pop up flash. Donc exit le X-E3, revendu avec à peine 150€ de perte. Donc non, ce n’est pas avec du nouveau matos que je vais ranimer ma flamme photographique. T’es vraiment con Jeff. tu pensais vraiment que ça allait marcher ce truc ?



Non, il faut aller chercher ailleurs. Lire des livres ? Oui, ça c’est intéressant. Regarder des photos pour les décortiquer. Comprendre ce qui les rend géniales. J’ai refeuilleté le livre Streetwise de l’Agence Magnum et bien sûr The Street Philosophy of Garry Winogrand. Et waouh ça me met toujours une claque et ça me remet les idées en place pour me rappeler pourquoi je fais ça. Je ne me compare pas à ces excellents photographes, mais lire les textes accompagnant les photos me permet de m’éclaircir les idées et de voir qu’il y a une vision et une sorte de devoir de documenter notre époque comme l’ont fait ces photographes. Je ne crois pas qu’on photographie de manière égoïste juste pour soi. Il y a cette volonté de montrer les choses ou simplement de les capturer pour témoigner d’une époque pour de pas l’oublier. Certains photographes ne pensent pas comme ça et voient la Street Photography comme une activité sportive où la performance prime sur le reste. Ce sont de très bon photographes recherchant la reconnaissance de leurs performances photographiques dans les concours ou les autres gratifications. Je ne suis pas de ceux là. Je n’ai peut être pas leur talent, mais ce n’est pas ce que je recherche dans la Street Photography. Les livres m’ont donc permis de me rappeler pourquoi je faisais de la Street Photography.



Mais concrètement, comment me remettre en selle ? Partir en voyage dans un pays exotique me semble une bonne idée, mais mon banquier a mis le holà. Et puis ce n’est pas la solution. Ca ressemble plus à une fuite en avant. Le meilleur travail que je puisse faire c’est chez moi et non pas à rechercher l’exotisme ailleurs … Je vous ai déjà expliqué que les rues de Saint-Denis ne grouillent pas de monde. Elles ne sont pas désertes, mais on ne peut pas dire que pour quelqu’un en mal de sensations, ce soit l’endroit idéal. Je sais pertinemment que ce sont des excuses et que tout est dans la tête. C’est un peu comme tout. Quand la tête va, tout va.



Je décide d’aller sur certaines manifestations où je sais qu’il y aura du monde. Jusqu’à présent je ne faisais jamais cette démarche. Mais là, en mal de photographie, je regarde un peu les manifestations culturelles ou religieuses à venir pour y assister. J’ai besoin de retrouver un peu de confiance et avoir de la matière pour faire des photos: c’est à dire du monde !



Ma première cible est la fête des lumières tamoule pour fêter le passage dans la nouvelle année. Sur les 3 jours de festivités, je bosse les 3 jours … Enfin sur le dernier jour, je finis ma vacation à 16h et il est prévu un Holi en fin d’après-midi. Le temps d’y aller, j’arrive alors que le début des hostilités a déjà eu lieu. Je croise même des gens tout bariolés qui rentrent chez eux. Je me dis que l’intention était bonne, mais que au final mon plan est tombé à l’eau. Je me gare néanmoins pour aller faire quelques photos. C’est la fin de la journée et la lumière est belle mais il commence aussi à faire sombre. Bref je n’ai pas beaucoup de temps. J’essaye de faire attention à la poussière car j’ai déjà démonté mon Ricoh GR3 et je ne tiens à ma lancer à nouveau là dedans (Ce sera peine perdue … Suite à cette sortie, un re démontage sera nécessaire car mon capteur sera truffé de spots de poussières…). Je protège comme je peux mon appareil et me poste à côté d’un point d’eau où des jeunes viennent pour se nettoyer après s’être faits copieusement colorés lors de cette fête des couleurs. Il y a énormément de familles et d’enfants qui s’amusent. C’est un vrai bordel où règne une bonne humeur festive. Les jeunes traînent en groupe, les mamans surveillent de près les plus jeunes et le Jeff fait des photos en essayant de ne pas se faire colorer ! Je ne reste pas longtemps. Comme je vous l’ai dit, c’était fin d’après-midi et à cette période de l’année, les journées commencent à raccourcir. La lumière commence à manquer.



C’est un réel plaisir de constater que mes yeux sont encore affutés et que mon cerveau fonctionne pour essayer de trouver des solutions pour composer au milieu de ce joyeux chaos. C’est ce que je trouve grisant dans la Street Photography. Ce n’est pas tomber sur une situation intéressante, mais comment la photographier. Résoudre cette équation qui nous est proposée. J’allais vous parler de ma deuxième sortie lors d’un évènement Manga/Pop culture, mais je me rends compte que ce Blog est déjà assez long. Donc j’en parlerai prochainement. Ce qui est sûr, c’est que ce genre de sorties peuvent rallumer la petite flamme qui sommeille en vous si vous avez du mal avec votre photographie comme c’était le cas pour moi. Le fait de cliquer, permet de booster votre confiance. Les sorties suivantes que j’ai effectuées dans Saint-Denis m’ont paru moins ennuyeuses. Je ne pense pas que les rues avaient changé mais mon état d’esprit n’était pas le même. Je le redis, quand la tête va, tout va !

Toutes les photos ont été faites avec le Ricoh GR3 | Crop 35 mm.

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3 réflexions sur « Reigniting my Street Photography »

  1. Bonsoir Jeff,

    quel plaisir de te lire à nouveau. J’aime beaucoup l’étagement des plans dans ces nouvelles images. De la belle facture. Dans la seconde de ta série mon regard va directement sur la gamine sur son vélo immaculé.
    Ici c’est plutôt calme coté photo. J’ai l’impression de tourner en rond et faire souvent les mêmes images.
    Hâte de lire ton prochain article
    Bonne continuation à toi
    Jean

    1. Faire souvent les mêmes photos. Welcome to my world! Tu ne devais pas écrire un article pour macfilo ?
      Après une période post Vietnam où je n’ai pas beaucoup photographié, j’ai l’impression que j’ai retrouvé mon mojo! J’ai l’impression de moins galèrer et moins me prendre la tête dans la rue. Les choses sont plus naturelles. Comme je l’ai dit, quand la tête va, tout va !

  2. J’attends que mon article pour le centenaire de Leica soit publié. Il est prêt et maintenant c’est au bon vouloir de l’équipe éditoriale. Je ne suis pas oisif mais pas de street en ce moment. Suite aux vagues de tempêtes je travaille sur les souches en décomposition dans le bois à côté de chez moi (GRD4 en noir et blanc). Je suis également l’érosion d’une falaise depuis une quinzaine d’années. J’ai un ami indien qui fait pas mal de street et de photos de voyage Farhiz Karanjawala. Tu peux voir ses images sur flickr.
    Bonne continuation à toi
    Jean

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