Dans la fosse

Ce week end avait lieu le festival des Francofolies. Je ne me rappelle plus la dernière fois que je suis allé à un concert. Ce qui est sûr, c’est que ça date d’avant 2019, date de notre installation à l’Île de la Réunion. Quand j’étais plus jeune, j’étais toujours à l’affût des dates de mes groupes ou artistes préférés et j’ai assisté à un nombre incalculable de concerts. N’hésitant pas à faire un bon nombre de kilomètres parfois. Je crois que mon plus grand trip a été de monter sur Paris en TGV depuis ma province pour aller voir Sufjan Stevens. Quand on aime …

Depuis qu’on est arrivés à la Réunion, je ne suis pas trop intéressé aux opportunités qu’il pouvait y avoir. Et pourtant, nous avons 2 gros festivals de musique ici. Le Sakifo et donc les Francofolies. C’est difficile d’attirer des gros artistes à la Réunion. Très souvent ils sont français ou des artistes qui ne sont pas encore trop connus ou plus confidentiels car vous devez vous en douter, ça coûte cher de faire venir des artistes. Il y a déjà le cachet et ensuite nous sommes loin de la France hexagonale.

Il y a deux semaines, j’avais vu des affiches des Francofolies de cette année et j’avais repéré sur la programmation, Yoa et La Femme. Yoa est une jeune chanteuse que je suis depuis ses débuts en 2021 et dont j’apprécie les chansons. C’est de la musique française pop electro. Elle vient tout juste de sortir son premier album et était même nominée aux Victoires de la Musique 2025 dans la catégorie « Révélation féminine ». Même si elle n’a pas été choisie, je suis quand même content qu’elle perce enfin sur la scène française. La Femme est un groupe de rock français assez déjanté qui existe depuis bien plus longtemps. Ca doit bien faire plus de 10 ans que je les écoute. Mes enfants connaissaient même les paroles de certaines chansons tellement je les écoutais en les amenant à l’école !



Donc en voyant leurs noms sur les affiches des Francofolies, j’ai décidé d’aller les voir et de me reconnecter avec les concerts. 6 années s’étaient écoulées depuis mon dernier concert. Me voilà donc parti pour deux soirées pour les Francofolies avec mon cousin Thomas. Qui dit festival, dit plusieurs groupes sur une même scène. Le premier soir, je suis juste effaré de voir comme je fais vieux au milieu de tous ces jeunes qui se sont pressés pour cette soirée. En gros je pouvais être le père de chaque jeune que je croise ! La moyenne d’âge est vraiment basse. Mis à part Yoa qui passe en premier, il n’y a que du rap après elle. Gringe, un rappeur français. PLL un groupe de gomance réunionnaise et Luidji, un autre rappeur. Je ne vous cacherai pas que je suis pas un grand fan de Rap, mais j’ai quand même apprécié l’énergie que dégageait Gringe en concert. J’ai adoré voir Yoa live. Par contre dès que PLL a commencé leur set, j’ai pris du recul car ce n’était pas vraiment ce que j’aime. Très bruyant et très répétitif. Faut croire que tous les jeunes étaient venus pour eux et Luidji car tout les jeunes se trémoussaient sur une musique à vous rendre sourd. Gros choc des générations. J’ai battu en retraite. Trop vieux pour ces conneries …



Le lendemain, j’étais de retour pour une seconde soirée pour voir La Femme. J’ai réussi à convaincre Gwen de venir avec nous. Elle s’est laissée tenter car elle connaissait un peu Trinix qui était la tête d’affiche de cette soirée. Une artiste reunionnaise ouvrait la soirée, mais c’est avec Tiken Jah Fakoly que le public commença à s’échauffer. Du reggae et tout de suite des effluves de zamal (de la weed made in Réunion) me montaient au nez. Je ne suis pas un grand fan de ce type de musique, mais ce groupe dégageait une énergie incroyable. Mais j’étais venu voir La Femme et je n’ai pas été déçu. J’ai pu me rapprocher un peu de la scène avant le début de leur set. Ça y est, j’étais revenu des années en arrière. La performance était juste parfaite avec un groupe qui nous a embarqué dans son délire. Il y avait la musique, mais aussi une prestation scénique de haut vol. En tant que fan, je connaissais presque tout ce qu’ils ont joué et j’ai passé le concert à chanter. Il y avait une communion entre le groupe et le public qui donnait de la chair de poule. Ça a fini en pogo géant juste devant nous. Il nous restait à Gwen et moi juste assez de lucidité pour reculer. Trop vieux pour ces trucs là !



Le dernier groupe de la soirée était Trinix. Deux DJ qui ont mis le feu aux Francofolies. C’était de la musique electro avec des influences Latino. Je ne suis pas super fan d’une manière générale des DJ. Mais franchement derrière leur tables avec tous leurs ordinateurs ils ont vraiment assurés et ils ont fait danser tout le monde ce soir là. Nous sommes restés un peu en retrait de peur que le son soit trop fort, mais au final j’ai regretté de ne pas être plus près de la scène pour profiter encore plus.



C’est génial ta chronique concert Jeff, mais c’est pas censé être un Blog photo ? Oui c’est vrai mais j’avais envie de partager avec vous, le plaisir que j’ai eu à assister à nouveau à des concerts. Je n’ai qu’une hâte, d’y aller à nouveau quand l’occasion se présentera !



Venons en à la partie photo. En assistant aux Francofolies, j’avais dans l’idée de faire aussi des photos. Le Ricoh n’est certainement pas l’appareil idéal pour documenter un événement pareil. Tout d’abord, je voulais profiter des concerts et ne pas me transformer en photographe lors de ces deux soirées. Comme tous les concerts, les appareils de captage d’image et de sons sont interdits. À côté de ça, tout le monde a son smartphone et fait des vidéos ou des photos… Mon Ricoh dans mon sac n’a pas attiré l’attention des vigiles à l’entrée.



Les conditions étaient très tricky pour le Ricoh. Peu de lumière, ce qui fait que l’AF du GR patinait dans la semoule. J’utilisais l’ AF car j’étais obligé d’ouvrir à f2.8 pour essayer de contenir les iso pour garder une vitesse correcte. Le premier soir, j’ai essayé de garder f4 en ouverture, mais je suis rapidement monté à iso 12800. La seconde soirée, j’ai décidé d’ouvrir à f2.8 pour faire descendre les isos. L’idéal aurait été de faire la MAP en manuel sur la scène pour ne pas utiliser l’AF, mais le Ricoh ne se prête pas à ce genre d’utilisation … La scène m’intéressait mais aussi le public. Je voulais capturer l’énergie qui se dégageait aussi bien des artistes que du public qui vibrait sur les chansons. Autour de moi pas mal de gens faisaient des photos en gros plan des chanteurs ou enregistraient des vidéos. Je devais être le seul à faire des photos avec un véritable appareil photo. Certaines personnes avec des accréditations avaient leurs gros Sony ou Canon avec des optiques super lumineuses. Moi j’avais juste mon Ricoh GR3. J’ai shooté la plupart du temps au 35mm, mais j’ai aussi utilisé le crop 50mm. Comme en street photography, je me suis attaché à capturer des gestuelles, des attitudes en utilisant au mieux les jeux de lumière. Le spectacle se trouvait aussi du côté du public.



Ce sont des photos faites dans la fosse au plus près du public. J’ai essayé de retranscrire en images, toute l’énergie ressentie lors de ces concerts. Pas mal de grains sur les photos, mais l’émotion est bien présente sur les clichés et c’est le plus important pour moi.



Toutes les photos ont été faites avec le Ricoh GR3 | Crop 35 mm

Share Button

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *