OMG, un deuxième article rédigé aussi rapidement ! Ne vous emballez pas, je vais bientôt retomber dans ma torpeur habituelle et je vous épargnerai mes billets sans queue ni tête … Le truc c’est qu’à la suite d’un bref échange avec John sur mon précédent Blog, j’ai eu l’idée d’écrire quelque chose.
Je n’arrête pas de dire que tout ce que je fais, pas mal de gens pourraient en faire de même pour peu qu’ils aient de solides bases en Street Photography. Ce n’est pas de la fausse modestie. Je ne me sens pas posséder de réels talents en photographie. Ce que je sais faire, c’est observer et retranscrire ce que je vois en images.
Je pense sincèrement que pour faire de la Street Photography, vous avez besoin d’éduquer votre œil en regardant beaucoup de photos pour en décortiquer les éléments qui les rendent intéressantes. Étudier le travail des plus grands pour avoir une culture photographique. Pour le reste, une fois que vous avez intégré tout ça, il ne vous reste plus que la pratique et je continue de penser que la chance et les opportunités jouent un rôle essentiel dans le résultat obtenu.
Pour les opportunités, c’est assez simple à comprendre. Clairement vous aurez plus de situations dans de grandes villes comme NY, Paris, Londres, Tokyo, Saigon, HK que des villes comme Saint-Denis par exemple. Vous avez compris de quoi je parle. Certaines personnes qui vivent dans ces villes disent que ça n’a rien à voir avec la taille de la ville. Euh, je ne suis pas d’accord. Ok ça ne fait pas tout, mais on arrête de me prendre pour un jambon. C’est infiniment plus simple de faire de la Street dans des grandes villes.
Pour ce qui est de la chance, eh bien, parfois vous tombez sur des situations improbables ou personnages qui sortent de l’ordinaire. C’est comme ça. Parfois toutes les pièces du puzzle trouvent leurs places et vous n’avez rien à faire à part clicker. Mais ce qui est sûr, c’est que plus vous traînez dans les rues et plus souvent vous avez l’impression d’avoir de la chance…
Par contre, si il y a bien un truc, c’est qu’il faut provoquer sa chance ! Petite anecdote de notre dernier voyage au Vietnam. On devait prendre l’avion à Can Tho pour aller sur l’île de Con Dao. Un taxi devait venir nous chercher au lodge à 11am. Comme d’habitude, j’étais debout à 6am et je me suis décidé à aller voir le marché de Cai Rang. Il faut savoir que ce marché flottant était un des plus beaux du Vietnam. On l’a volontairement esquivé car j’avais lu des articles récents peu reluisants qui disaient carrément que ce marché était devenu un vrai attrape touristes.
Donc me voilà debout à 6am. J’essaye de commander un taxi ou une moto via l’application Grab (c’est le Uber asiatique) mais que dalle. Notre lodge étant à l’extérieur de la ville, je ne trouve personne. Un rapide check sur Maps, me montre que le marché est à 6 kms … En gros 1h30 de marche. Je me dis que je vais quand même y aller et pour revenir je prendrai un Grab. Après avoir sué 30 minutes à marcher le long des grandes routes en faisant attention à ne pas me faire écraser, j’arrive enfin à commander une moto grâce à Grab qui me récupère sur le bord de la route pour m’amener à Cai Rang. J’arrive directement près du marché terrestre qui est super intéressant. C’est un peu la folie vu le monde qu’il y a et question photos, je ne savais plus où donner de la tête. Mais je tiens quand même à aller voir le marché flottant en marchant sur la berge de la la rivière pour voir à quoi ça ressemble.
Je croise très peu de personnes sur les berges. Sur la rivière là ou est est censé se trouver le marché flottant, il y a très peu de bateaux marchands et une grande majorité de pirogues de touristes. Donc je ne regrette pas du tout de ne pas m’être embarqué dans un trip visite du marché flottant en pirogue. J’arrive à un quai où plusieurs bateaux sont accostés remplis de pastèques.
Ils étaient en train de les décharger pour les charger dans des camions qui vont sûrement les distribuer ailleurs. Je suis resté là un bon moment à observer le ballet qui se déroulait devant moi. On m’accoste pour me proposer (encore) des tours en bateaux que je refuse poliment. Pour moi c’est ici l’endroit intéressant. J’ai d’ailleurs réalisé ce que je considère comme ma plus belle photo du Vietnam.

Cette photo n’aurait pas pu être faite ailleurs que sur les berges. Il a fallu que je me décide au dernier moment à aller à ce marché et surtout me botter les fesses pour partir à pied avec la perspective de marcher 1h30 de long d’une route. Je n’avais aucune certitude sur ce que j’allais trouvé au marché. C’est pour ça que je dis que parfois il faut provoquer sa chance. C’est ce que j’ai fait ce jour là. Le reste c’est juste être patient, travailler sa composition. J’avais déjà une scène brut. Il fallait juste attendre que tous les éléments s’alignent pour pouvoir réaliser LA photo. Ce n’est pas de la fausse modestie de dire que n’importe quel autre Street Photographer aurait pu faire aussi bien voire mieux que ce que j’ai fait. Pour moi trouver une bonne scène c’est plus de 50% de la photo. Pour le reste c’est la composition qu’on fait et le moment où on va déclencher. Ce qui, entre nous, aussi important que de trouver la scène ! Mais une fois que vous tenez une situation c’est juste un jeu de construction d’image en ajoutant ou en enlevant certains éléments.
J’ai suivi ce jour mon instinct qui me disait d’aller faire un tour là bas à Cai Rang. J’ai bien fait et en faisant cela j’ai provoqué cette rencontre avec ces gens qui travaillaient en bord de rivière. J’ai ensuite pu revenir en Grab au lodge retrouver ma petite famille qui était attablée au petit déjeuner avant de partir pour de nouvelles aventures sur l’île de Con Dao.
Voilà les photos réalisées (enfin celles que j’ai retouchées …) sur les berges de la rivière Cai Rang.






















Bonsoir Jeff,
quel plaisir de te lire et voir cette nouvelles série d’images qui est excellente. Des beaux cadrages; ça respire la vie; je m’imagine bien le bruit des bateaux, les voix, les cris et cette odeur de carburant. La photo en haut à droite (la 3ème) est absolument sublime au niveau de l’étagement des plans. La première en bas à gauche est également parmi mes préférées.
Bien amicalement
Jean
J’avais essayé de travailler les layers ici. Ça s’y prêtait bien avec les différents bateaux et les personnes qui y travaillaient dessus. C’était clairement le meilleur endroit pour faire les photos. Être sur une pirogue et visiter le marché flottant n’aurait eu absolument aucun intérêt ! Les gens ne me calculaient pas et c’était parfait !