Cette photo a été prise fin juin dernier au marché du Chaudron qui est le plus grand marché forain de Saint-Denis. Sur le marché, les forains occupent toujours les mêmes emplacements. Vous pouvez voir sur la photo tous les remèdes en vente sur le stand. J’ai trouvé les écrits très rigolos. Ce qui m’avait aussi attiré à l’époque, c’étaient les cuillères géantes ainsi que le balai. Qui a une bouche aussi grosse que ça !!!???
Depuis plusieurs semaines, je me rends une fois par semaine au marché pour y acheter les fruits et légumes. Si vous voulez des produits de qualité, c’est l’endroit parfait. La plupart des forains sont aussi les producteurs. Tout y est frais et les prix sont bien plus bas qu’ailleurs. Je suis repassé devant le stand que je vous présentais en ouverture. Toutes sortes de choses étaient disposées sur la table : des statuettes africaines, des masques tamouls, des statues de la vierge Marie, des statuettes de Ganesh, toutes sortes de remèdes, des lampes à huile … Le stand était très photogénique et comme je traînais dans le coin, je me suis mis à faire des photos. C’est à ce moment que la femme qui tenait le stand m’a interpellé en me disant qu’elle m’interdisait de faire des photos. Je lui ai directement répondu que c’était ok et que je respectais sa volonté.
Mais elle n’en est pas resté là, elle était très remontée en disant que je ne lui avais pas demandé la permission de prendre des photos et qu’il faut demander aux gens l’autorisation de faire des photos et qu’on n’avait pas le droit de faire ça … Bref le laïus habituel. Je savais très bien qu’il était inutile d’argumenter sur le fait que c’était un lieu public et que je pouvais faire des photos. Je suis resté très courtois en lui disant que son stand était très beau (ce que je pensais réellement), mais elle m’a congédié en me disant de la laisser travailler et d’aller faire ça ailleurs. Comme si je faisais quelque chose de honteux ou de dégradant.
Ce genre de comportement ne me touche plus. Ça surprend sur le coup autant d’agressivité, mais ça ne me bouleverse plus comme ça a pu quand je commençais la Street Photography. Il est inutile d’argumenter ou d’essayer d’expliquer sa démarche dans ces cas là. La personne en face n’est pas réceptive et n’a pas envie de vous entendre. Je pense même qu’argumenter aurait pu la rendre encore plus folle. J’ai du faire 3 photos de son stand et franchement, aucune n’est intéressante. Ici sur la situation actuelle, on s’en fout de savoir qui a raison, qui est dans son plein droit. J’aurai pu faire de belles photos si j’avais passé un peu plus de temps à photographier son stand, mais ce n’est pas grave, des situations il y en a ailleurs. C’est comme parfois je vois au loin une scène qui aurait pu être terrible si j’étais à portée de photo. Mais n’ayant pu la capturer, je n’ai pas plus de déception que ça. Il y en aura d’autres, ça ne sert à rien d’avoir des regrets. Ce sont comme les photos gâchées par un problème de mise au point, par un élément indésirable ou un déclenchement tardif
Ce mercredi c’était l’anniversaire de Gwen et au retour du marché, je me suis arrêté dans Saint-Denis pour aller acheter des fleurs pour l’occasion. Je me suis arrêté au petit marché couvert. Et pendant que j’attendais qu’on me confectionnait mon bouquet, je snappais comme d’habitude.
La femme qui tenait le stand m’a demandé pourquoi je faisais autant de photos. C’est rigolo, c’est la deuxième fois dans la matinée qu’on m’interpellait là dessus. Mais là, c’était plus de la curiosité de la part de la personne. Je lui ai expliqué un peu ma démarche sans entrer dans les détails. La chose la plus simple était de lui montrer quelques photos que j’avais réalisées dans le coin du Petit Marché depuis de nombreuses années. Elle a reconnu les endroits et certaines personnes mais restait toujours dubitative sur les raisons pour lesquelles je faisais des photos. Deux situations et deux réactions différentes de la chose. D’ailleurs j’ai été mieux récompensé car j’ai fait 2 photos fort intéressantes en attendant mon bouquet de fleurs.
La confrontation est rare depuis que j’ai commencé voilà plus de 8 ans. Mais elle peut survenir et la meilleure façon d’y faire face est de jouer l’apaisement. S’y opposer frontalement en voulant faire valoir ses droits n’a pas de sens. Ce n’est pas s’écraser, mais éviter de perdre du temps en combats inutiles.
Toutes les photos ont été faites avec le Ricoh GR3
Bonsoir Jeff,
de belles images. Te limites tu toujours au crop 35? La nouvelle présentation de ton blog est très réussie.
La notion de droit à l’image me gène beaucoup et je ne suis pas trop étonné de la réaction de la première femme mais ça peut être bien plus violent (ça m’est arrivé).
Bonne continuation à toi
Jean
Je peux comprendre qu’on puisse s’étonner que quelqu’un vous prenne en photo sans vous demander la permission. Il s’agit dans notre société quelque chose qui relèverait plus je dirai de la politesse. Pour ce qui est du droit à l’image, la loi en France est assez claire la dessus. Mais personne ne sait réellement ce qu’il y a dans ce droit à l’image. Les gens n’ont retenu que « droit » et « image » et en font leur interprétation. Le reste n’est que réaction épidermique devant la situation où on est photographié sans qu’on nous ait demandé l’autorisation… Puis ça dépend des tempéraments des personnes. Si on est plutôt belliqueux, ça peut s’énerver rapidement.
Ici c’était plus surprenant sachant qu’on était sur un marché qui est fréquenté par pas mal de touristes qui aiment faire des photos car l’endroit est vraiment très dépaysant. Je me rappelle du marché du centre ville d’Aix-en-Provence où c’était identique. Les gens faisaient des photos d’eux devant les étals !
Je comprends que ça puisse agacer jusqu’à monter à la réaction que j’ai dû faire face.
Bref de toute manière comme je l’ai dit, le plus simple est dans ces cas de respecter les gens et d’arrêter si ça ne leur convient pas.
Pour ton autre question, je reste au crop 35 mm. Ça fait longtemps que je n’ai pas été aussi assidu avec un appareil. Souvent je passais du GRD IV au Fujifilm XF10 en passant par le Fujifilm X-E2… Cette fois 2024 aura été quasi (parenthèse X100 F) l’année du GR3 | Crop 35 mm!
En plus j’ai résolu mon problème d’appareil qui s’éteignait tout seul objectif rétracté !
Il s’agissait d’un problème de batterie…
Une fois mise en place, la batterie n’est pas droite. Le ressort ( qui sert à éjecter le batterie) fait remonter le côté droit de la batterie. Le cache de fermeture n’appuie pas assez sur la batterie pour la maintenir correctement sur les connecteurs et de temps en temps ça déconne… Solution : mettre une épaisseur de papier côté droit de la batterie pour qu’elle soit bien connectée lors de la fermeture de la trappe…
Quand je dis qu’il y a un problèmes de conception sur ce GR 3… 🤬🤬🤬🤬
Bonjour, il s’ agit d’ une population dont il faudrait reprendre à zéro l’ éducation à l’ esthétique, à l’ artistique, tout simplement à la culture…. Une tâche d’ une ampleur si incommensurable que s’ y atteler tient plus du sacerdoce que du vrai plaisir, car on n’ évacue pas des décennies d’ inculture sur un coin d’ étal de marché . Autant s’ en sortir avec le sourire et la condescendance révérencieuse en se confondant de plates excuses ; et on passe vite à autres choses (on satisfait ainsi une demande égotiste sans se mouiller au point de devoir entrer dans la demande de la suppression d’un cliché). C’ est, de toute façon, une population qui n’ accèdera jamais à vos publications ; ce n’ est pas sa priorité. La vôtre, c’ est de militer pour le droit « DE » l’ image, en continuant, toujours, en faire d’ aussi réussies. Bonne journée.
La photographie n’a jamais été aussi présente dans notre société avec l’avènement des réseaux sociaux.Les gens sont capables de partager des choses les plus intimes de leur vie avec virtuellement la terre entière et s’offusquer son puisse les prendre en photo sans qu’on leur ait demandé l’autorisation. Notre travail dans la rue est difficile à comprendre pour les gens qui ne connaissent pas le genre.Je photographie car j’ai cette volonté de documenter ce qui se passe autour de moi. Très souvent, je m’éloigne du style documentaire car mon cerveau interpréte certaines choses et c’est là que je bascule du documentaire à la street photography. Je n’invente rien mais la lecture que j’en fais avec les cadrage proposé est mon interprétation de la réalité.
Je ne peux pas demander aux gens leurs autorisations car dans ce cas la scène se trouve altérée et je perds toute authenticité. C’est peut être ça qui fait peur aux gens finalement. Les masques tombent. Ils sont nus devant mon objectif. Je les photographie comme ils sont. Ils ne sont pas en train de poser, de mettre un sourire sur leurs visages.
Les photos que nous prenons dans la rue n’ont aucune valeur… Aujourd’hui. Elles n’en prendront qu’avec le temps. Dans plusieurs années, ces témoignages d’une époque passée sera inestimable. C’est la puissance de l’image.
Il n’y a pas beaucoup de personnes qui comprennent pourquoi on fait des photos dans la rue. Parfois on est considérés comme des voyeurs.
J’ai la même philosophie que vous et le seul moyen de faire de la photo authentique est de le faire à l’insu des gens.
Parfois, quand la situation le permet, je vais les voir après pour leur expliquer que je les ai pris en photo, je leur montre et très souvent on échange nos mails pour que je puisse leur envoyer leurs images.
Je n’engage plus la conversation dans la rue. Je l’ai fait pendant un moment et je pense que c’était plus lié au fait que je n’étais pas à l’aise en photographiant des gens dans la rue. Mais maintenant je me considère juste comme quelqu’un qui documente les rues. Comme tu l’as bien compris, ce qui est primordial pour moi c’est de ne pas interférer avec la scène photographiée. D’agir le plus rapidement possible. Bien évidemment il arrive le moment où ma présence est remarquée. Mais si j’ai réussi à faire ma photo avant, c’est parfait. On peut me regarder de travers ou avec de la réprobation ensuite, ça m’est égal. J’ai la scène que je voulais.
C’est assez égoïste comme mode de fonctionnement, mais je n’éprouve pas ce besoin de communiquer avec les gens dans la rue.