Street Photography : The path to recovery 2


Dans mon précédent Blog, je vous disais que j’allais essayer de tout mettre en œuvre pour retrouver le plaisir d’arpenter les rues de Saint-Denis pour les documenter. Voilà près de 7 ans que je m’abandonne à cette pratique que beaucoup de gens ont du mal à comprendre. La Street Photography. Quel est l’intérêt de faire des photos d’inconnus ? Bien sûr si vous fréquentez ce Blog, j’enfoncerai des portes ouvertes en vous expliquant en quoi consiste cette pratique. J’ai déjà échangé avec des amis ou même des étrangers et je dois dire que c’est compliqué d’expliquer la Street Photography. Au mieux, on passe pour un illuminé, au pire, pour un voyeur pervers qui fait des photos sournoisement …

 

 

Je dois admettre que l’année dernière fût compliquée car j’ai vraiment ressenti un manque de motivation. Plus envie de faire de photos, plus envie d’écrire. Ces deux choses étaient liées pour moi. L’écriture et la photographie. Je me suis même demandé si je n’étais pas en train de tout laisser tomber progressivement. Pas d’arrêt brutal, je continuais de faire des photos, mais j’avais perdu cette urgence de vouloir documenter et tout simplement de faire ce que Garry Winogrand disait : I photograph to find out what something will look like photographed. Je me suis réfugié dans la lecture et c’était très confortable car mon esprit était occupé par toutes ces histoires que je lisais. Pas de manque particulier vis à vis de la photographie car j’avais trouvé une autre activité.

 

 

Mais il y avait toujours cette étincelle qui brillait au fond de moi. La Street Photography n’est pas juste une pratique en ce qui me concerne. Je l’avais un peu oublié. C’est une part de moi. Une façon de vivre, de respirer. J’avais besoin d’un petit truc qui me permette de me rappeler ce que j’ai fait ces 7 dernières années. Si les premières années, j’avais sûrement des choses à prouver à moi même ou aux autres, ça fait un moment maintenant que la Street Photography est devenue autre chose qu’un genre pour moi. Ca fait plusieurs années que j’ai fait un gros FUCK à tous les réseaux sociaux et que je me suis coupé de pratiquement toutes les communautés Street Photography.

 

 

Début 2023, marque un nouveau départ. Je peux affirmer au vu de mon année 2022 que la Street Photography m’a manqué. Ne plus être dans la rue. Mes déambulations stériles … J’ai donc fait mon retour dans les rues de Saint-Denis. Ce retour m’a rappelé que la Street Photography est ingrate. Elle est dure et ne montrera pas d’états d’âme et vous devrez mériter chaque photo que vous ferez. Vous devrez être là au bon moment. Vous devrez être rapide et attentif à tout. Vous devrez être téméraire. Bref je sais toutes ces choses, mais je suis plus que rouillé et il n’y a que la pratique qui permette de se sentir plus à l’aise dans la rue. L’œil est un muscle comme les autres. Si vous arrêtez de le solliciter, il devient mou, moins réactif. Il faut donc le rééduquer à voir les choses. C’est assez frustrant mais c’est le cheminement normal.

 

 

J’ai assez rapidement voulu faire ce début d’année 2023 avec le Ricoh GRD IV. C’est vrai que j’avais commencé à l’utiliser lors de nos vacances à Rodrigues et je dois dire que ça faisait un bien fou de me retrouver avec cet appareil que je connais sur le bout des doigts ! Bien évidemment, l’appareil ne suffit pas. Ce serait un peu facile. Le GRD IV me permet de m’affranchir de toutes contraintes techniques. Il va de soi que connaître parfaitement son appareil photo est une des choses primordiales dans la rue. Vous devez avoir des réglages pour chaque situation donnée pour vous focaliser sur une seule et unique chose : capturer des moments.

 

 

Mais comme je vous l’ai dit, ça ne suffit pas … Pour me remettre en selle, je savais ce que je devais faire. Ici à Saint-Denis, il ne se passe pratiquement rien dans les rues. Enfin, je dirais plutôt rarement. En regardant mes archives de mes premières années, j’avais oublié qu’une ville comme Aix-en-Provence pouvait être bien plus vivante et grouillait de monde ! Et dire que je me suis plaint à une époque … Aujourd’hui, je rêverai de vivre à nouveau dans une ville comme Aix. Mais Il faut que je m’y fasse. Mon présent et mon futur s’écrivent à Saint-Denis. J’avais besoin de voir du monde, d’avoir de la matière pour pouvoir faire des photos et c’est tout naturellement que je suis allé sur le marché pour me remettre en confiance. Je n’ai jamais été un adepte d’aller faire des photos dans des marchés, des manifestations, des fêtes ou autres rassemblements de personnes, mais dans l’état actuel des choses, c’était nécessaire pour reconstruire ma confiance et rééduquer mon œil.

 

 

Cette semaine, je suis même allé documenter la manifestation contre la réforme des retraites qui a lieu en ce moment. Je me suis tout simplement régalé ! Comme une gamin dans un magasin de bonbons. Du monde de partout, des fumigènes … Il y a d’autres dates de programmées déjà et je compte bien les faire. Je vous partagerai des photos et mes impressions dans un prochain Blog. Je suis assez excité par ce début d’année. Chose assez rare car, mais j’avais sûrement faim de photographie après cette fin d’année 2022 tronquée ! Un petit teaser pour le prochain article.

 

 

 

Toutes les photos ont été faites avec le Ricoh GRD IV.

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2 commentaires sur “Street Photography : The path to recovery

  • Jean Perenet

    Bonjour Jeff,
    une bien belle série et un beau rendu de couleur. j’aime beaucoup les deux photos avec les femmes vues de dos dans leurs robes jaunes mais aussi la première du nouvel an chinois et le gimball sur le smartphone au premier plan. La composition avec les 3 obliques est remarquable.
    J’espère que vous n’avez pas été trop affecté par les inondations de la semaine passée.
    Bonne continuation
    Jean

    • Jeff Chane-Mouye Auteur de l’article

      Merci Jean !
      Il a beaucoup plu la dernière semaine des vacances des Kids. Pas de cyclone, mais beaucoup de précipitations. RAS chez nous. On habite sur une montagne. Par contre dans l’est de l’île qui est habituellement plutôt arrosé, ils ont eu les pieds dans l’eau !
      Je retouve petit à petit mes marques dans la rue. C’est difficile mais c’est agréable de s’y remettre et surtout avec le GRD IV. Je n’ai pas de preset pour la couleur, mais inconsciemment, j’essaie toujours d’arriver à la même chose. Suffisamment de contraste pour montrer la moiteur des rues de Saint Denis