Me and myself

Figurez vous, que j’ai fui Facebook et Instagram depuis plusieurs années mais j’ai quand même réussi à retomber dans les travers des réseaux sociaux … Comme vous devez le savoir, je partage quelques diaporamas sur YouTube. J’avais mis pas mal de vidéos en ligne avant de toutes les effacer il y a 2 ans. Un besoin de faire table rase. Depuis quelques mois déjà, je reposte quelques diaporamas de mon travail. Comme je n’ai pas le temps de partager mes photos avec mon rythme d’écriture de Blogs, ça me permet d’en montrer plus via YouTube. J’en suis à mon 4eme diaporama sur 2023. Il n’y a pas de fréquence de publication, je fais juste un diaporama quand j’ai un gros paquet de photos qui s’amoncèlent sur mon disque dur. Vous pouvez aller voir sur ma page YouTube si ça vous chante.

 

 

Depuis plusieurs années, j’ai aussi installé l’application Signal. C’était pour faire un gros Fuck au WhatsApp de l’ami Mark, mais au final je ne suis même pas sûr que Signal soit plus sûr que WhatsApp et je dois cohabiter avec les deux applis car je fais partie de certains groupes WhatsApp et je ne peux pas forcer les gens à bouger sur Signal … Bref si je rajoute ma messagerie SMS native, ça me fait même 3 messageries différentes. Pourquoi faire simple quand on peut se compliquer la vie … Donc revenons à Signal. J’ai découvert récemment une fonctionnalité : Les stories. Je peux partager une photo avec tous mes contacts pendant 24 h. N’allez pas croire qu’on lui impose la Story. Rien de tout ça. On a juste un petit point rouge dans l’onglet Story et rien d’autre. La plupart des gens (moi y compris avant ça) ne savent pas qu’il y a du contenu ici. Libre à vous d’aller regarder les Stories qui y sont partagées. Je dois avoir une cinquantaine de contacts sur Signal et je dois performer à hauteur de 4 vues sur mes stories !

 

 

Là n’est pas l’intérêt. Je ressens une certaine liberté à poster ce que je veux sans rien attendre derrière. Vous devez vous dire « Ah Ah Ah, t’es en train de replonger mon gars ! Les réseaux sociaux ont finalement eu ta peau !!« . Ai-je vraiment quitté les réseaux sociaux de toute manière ? Avoir un site et blogger c’est une autre façon de communiquer et de partager. On va dire que ça relève plus de l’artisanat …

 

 

Suite à une photo partagée via les Stories de Signal, une amie m’a demandé si je n’avais jamais pensé à exposer. Il y a plusieurs raisons pour lesquelles je ne me suis jamais posé sérieusement pour étudier la question. Je vais essayer d’y répondre, mais je préfère vous avertir avant que vous continuiez à lire ce Blog. Ca risque d’être confus et même parfois contradictoire. au final ça résumera assez bien mon avis sur « exposer ses photos ».

 

 

Depuis que j’ai commencé la Street Photography, j’ai toujours eu ce sentiment d’imposture qui est toujours présent, même après plus de 7 années de pratique. Rapidement après mes débuts, j’ai eu des retours plutôt flatteurs de la part de personnes respectées dans le milieu. Je citerai les plus connus : Olivier DUONG, Don SPRINGER, Michael Ernest SWEET et Alex COGHE. J’ai aussi eu quelques publications dans les e-zines. Bon j’arrête ici l’auto congratulation … Je ne le fais pas pour montrer combien je suis bon, je le fais juste pour vous expliquer combien je ne comprends toujours pas ce que les autres sont pu voir dans ce que je fais. Ce n’est pas de la fausse modestie pour me faire mousser. Ce qui est sûr c’est que ces personnes ont repéré mon travail sur les réseaux sociaux à une époque. Que serait-il passé si je n’avais jamais mis les pieds sur Facebook et Instagram ? J’aurai fini dans un no man’s land comme je me trouve actuellement. Mais non j ‘ai posté frénétiquement sur ces plateformes à la recherche d’une accolade, d’une reconnaissance …. Donc en gros je l’ai recherché. Ce qui est sûr c’est que j’ai toujours du mal quand les gens s’enthousiasment pour mon travail. Toujours ce sentiment d’être un imposteur car au final, je n’invente rien, je ne crée rien. Tout ce que je fais c’est de collecter des photos de situations qui se passent réellement dans la rue et que n’importe qui peut voir. Les seules choses que je fais, c’est d’être attentif et de mettre un cadre pour donner mon interprétation très subjective de la scène vue. Il n’y a rien d’extraordinaire là dedans. C’est ce que je trouve intéressant d’ailleurs. Alors ne me parlez pas d’exposer… Et pourtant chaque fois qu’on m’a proposé de publier mes photos dans un livre ou un e-zine, j’ai toujours répondu oui et j’en ai toujours retiré une certaine satisfaction.

 

 

Dans la vie, de par mon éducation (merci maman et papa) je ne demande jamais rien. Jamais vous ne me verrez demander une faveur, même à des gens qui me sont le plus proche. C’est con, mais c’est comme ça. J’ai été élevé comme ça et ça fait partie maintenant de ma personnalité. Ce n’est pas une posture que je me suis imposé… Au grand jamais je ne demanderai à être publié, encore moins à être exposé. J’ai la naïveté de croire que si je devais être exposé ce serait uniquement pour la valeur de mon travail. D’une part comme je l’ai dit plus haut, je ne vois rien d’exceptionnel là dedans et d’autres part à chaque fois que j’ai esquissé l’idée d’exposer, la réflexion n’est jamais allé très loin et j’ai toujours balancé ça dans la boîte de choses « à faire… un jour ».

 

 

De nos jours, si vous voulez avoir des choses, il faut jouer des épaules, mettre le pied dans l’encadrement de la moindre porte qui s’ouvre, jouer de ses connaissances. Bref autant de choses que je ne fais pas et que je n’ai pas envie de faire. Ne vous trompez pas, ce n’est pas un manque d’ambition : ce n’est juste pas dans ma nature. Je sais pertinemment que cette attitude ne me mènera nulle part, mais je suis heureux avec ce que je fais. Comme je l’ai souvent dit, il y a beaucoup de raisons pour faire de la Street Photography. Personnellement, j’aime le fait de documenter les rues, de passer du temps avec moi même, toujours dans les mêmes endroits. J’aime rentrer chez moi et regarder ce que j’ai collecté pour essayer de trouver quelque chose d’intéressant à garder. J’aime autant le temps passé dans les rues que le temps passé à retoucher les photos. C’est l’essence même de la pratique pour moi. Le reste c’est du superflu et perdre du temps à prospecter pour des publications, des expositions … très peu pour moi. C’est clair que ce n’est pas en faisant comme ça que mes photos seront un jour exposées, mais ce n’est pas l’essentiel pour moi car le plus important reste et restera ce que je fais dans la rue. Si il ne doit rien en rester, ce n’est pas bien grave, ça ne changera rien et on a tendance à accorder trop d’importance à ce qu’on fait. Je vais rester quoi 90 ans au mieux sur terre et à l’échelle de l’humanité, ce n’est rien. Je ne suis pas là pour prétendre que ce que je fais va marquer l’histoire. Au mieux ça servira à documenter des rues de Saint-Denis pour les générations futures pour leur montrer une époque qu’ils n’auront pas connue. Rien de plus, mais si ça sert à ça, ce sera déjà pas mal et je n’aurai pas fait çà pour rien.

 

 

 

Toutes les photos ont été faites avec le Ricoh GRD IV.

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4 réflexions sur « Me and myself »

  1. On ne saurait être plus vivant qu’ en faisant les choses …pour soi-même. Et je photographie mes semblables, tellement semblables à moi, parce que je suis un être social à défaut d’ être vraiment sociable ; et c’ est là tout le paradoxe : sans l’ inscription de ma présence dans l’ espace partagé du monde, en le photographiant à chaque instant, tout le temps à chaque occasion, je me prouve en faire partie, mais avec cette « distance », cette barrière distancielle de la présence de l’ appareil. De fait, et conscient de celà, je suis en quête de l’ apn le plus petit, le plus discret, le moins intrusif en attendant une greffe d’ objectif sur le nerf optique ! C’ est en me souvenant du très grand étonnement que fut la découverte de votre blog aixois, il y a quelques années, que j’ ai réussi tout dernièrement, à dégoter un GRD4 qui me résiste encore un peu. Je sors d’ un GX80 et ce n’ est pas du tout pareil… Votre photo des « basketers » est géniale.

    1. C’est je pense le meilleur moyen de durer et de prendre du plaisir dans la rue. Pour moi, tout le reste c’est de la distraction. T’as raison quand tu dis que faire de la photo dans la rue, c’est comme une déclaration de dire : j’existe et je suis là.
      Content de t’avoir converti au Ricoh GRD IV. C’est un appareil qui se laisse aisément apprivoiser et tu verras que malgré ses apparences, c’est un compact terriblement efficace dans la rue. Le meilleur appareil qui soit. Celui qui se fait oublier dans sa main. Celui qui te permet de changer tes settings sans avoir à regarder tout est intuitif et tu ne te concentres que sur ce qui se passe dans la rue

    1. Hello Laurent,

      C’est cool de te voir passer ici ! Les dernières fois où j’avais vu de tes photos sur le net, c’était sur instagram avec des photos de vélo genre photojournalisme. Tu continues la Street photography ou pas ? C’est con qu’on ait pas pu se croiser du temps où j’étais à Aix.
      En tout cas comme tu vois, je continue à arpenter les rues bien différentes sur l’île de la Réunion. Le décors est différent mais le plaisir d’être dans les rues est le même !

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