Aller à contre courant … 4


Ca va bientôt faire 5 ans que ce Blog existe. Ça correspond aussi à ma pratique de la Street Photography. Il me semble que Michael Ernest Sweet avait écrit que c’était au bout de sept ans qu’on maitrisait son sujet. Je ne suis pas sûr que ce soit vrai … N’allez pas croire que je n’ai plus rien à apprendre à ce jour, mais je pense qu’une vie entière ne me suffiraitpas pour dire que je maîtrise ce que je fais. Quand j’y pense quand même, j’ai parcouru du chemin depuis que j’ai posté mes premières photos sur la plateforme 500px. Je me rappelle comme c’était hier et je peux affirmer que c’était de la merde. Des photos en Noir & Blanc hyper contrastées sans réel intérêt. Je ne vais pas vous montrer d’exemples mais vous pouvez me croire sur parole.

 

 

Ca n’a rien à voir avec mon style qui était différent d’aujourd’hui. Mes premières années, je me cherchais beaucoup. ce qui est normal quand on débute. Ce qui a changé, c’est que je  sais quel type de photos me plait et que je suis plus intransigeant aussi dans l’editing. Ce qui n’a pas changé, c’est que je shoote toujours autant. Je suis un serial-clicker. Certains comptent le nombre de fois qu’ils appuient sur le déclencheur, pas moi. Je m’autorise à shooter plein de merdes, plein de photos ratées, de photos floues. Il y a quelque chose que je refuse néanmoins, c’est de de shooter en rafale. J’ai regardé quelques vidéos de Nick Turpin sur sa chaîne YouTube qui utilise la technique du Spray & Prey. En gros, il essaye de repérer une scène intéressante et ensuite il fait des centaines de photos à 5 ou 7 i/s pour essayer de capturer une gestuelle, un mouvement intéressant. J’ai été effaré de voir ça. Mais il n’est pas le seul à procéder comme ça. De nombreux Street Photographers utilisent cette technique (si on peut appeler ça une technique …). Il me semble qu’Elizabeth Char, m’avait dit que Tatsuo Suzuki faisait la même chose. Après tout ils ne font qu’utiliser les capacités des boitiers modernes qui permettent de shooter en rafale. Qui peut dire si Henri Cartier Bresson ou Garry Winogrand n’auraient pas utilisé le mode rafale si ils possédaient ça sur leurs Leica M6 ? En tout cas, je me refuse de faire du Spray & Prey. Ca enlève tout l’intérêt de la pratique. Ces moments éphémères sont uniques et difficile à capturer et c’est ce qui les rend précieux.

 

 

Depuis presque 2 ans aussi, j’ai crée ma chaîne YouTube. Juste après mon passage du côté de Bristol, j’avais décidé de mettre en ligne mes diaporamas sur YouTube car mon hébergeur ne me permettait pas de mettre des vidéos trop lourdes sur mon site. Les vidéos les plus regardées jusqu’à présent sont celles faites dans de grandes villes (Marseille, Rome, Paris, Toulouse, Bristol). Le reste des vidéos sont assez confidentielles. Aix-en-Provence et l’Île de la Réunion n’attirent pas beaucoup d’attention. Par contre une chose a attiré mon attention. Deux vidéos faites avec le Ricoh GR3 et le Fuji XE2 ont eu beaucoup de vues, alors que les autres taggées avec le Ricoh GRD4 sont très peu vues. Il n’y a pas de secret. C’est comme les articles de Blog. Faut faire du Gear Porn pour attirer les gens. Je reste persuadé que si je ne faisais des diaporamas qu’avec le Ricoh GR3, mes vidéos gagneraient en visibilité.

 

 

N’allez pas croire que j’éprouve un sentiment d’injustice dans  mes propos. C’est au final tout à fait normal. Le créneau que j’occupe n’intéresse peu ou pas les gens. J’habite sur une île que pratiquement personne ne connaît et j’utilise un appareil photo que certains  pourraient qualifier de rétro … Bon je vous avouerai que c’est compliqué pour moi d’aller habiter une de ces grandes métropoles car j’en ai absolument pas envie ! Pour ce qui est du matériel photo, c’est clair que passer au GR3 rendrait mes diaporamas plus visibles. Y a qu’à regarder ma seule vidéo faite avec le Ricoh GR3 ! Les photos sont pas terribles (pour ne pas dire plus) et pourtant la vidéo totalise près de 1k vues … Je ne cèderai pas et je continue à aller à contre courant. Je ne compte pas changer les choses et le Ricoh GRD4 sera utilisé encore et encore jusqu’à ce qu’il n’en ait plus un seul à vendre sur Ebay ! Ce mois de janvier, après une courte parenthèse ou j’ai utilisé le Ricoh GR en décembre dernier, le Ricoh GRD4 est à l’honneur. Je sais très bien que ce ne sont pas appareils photos qui font les photos. Le plus important c’est l’œil qui est derrière le viseur (ou devant l’écran LCD pour mon cas). Mais je reste persuadé que je n’aurai pas pu faire les mêmes photos avec un GR ou un GR3. Les limitations techniques du GRD4 me poussent à agir différemment et les photos sont ce qu’elles sont parce qu’elles sont faites avec le GRD4

 

 

Je vous laisse avec le diaporama de Janvier 2021. Ah oui j’essaye d’être un peu racoleur avec la vignette du diaporama. Pas sûr que ça marche, mais au moins j’aurais tout essayé !

*** UPDATE : La vignette du diaporama a été censurée par YouTube ! Vous pouvez lire ici ce qui s’est passé … Je vous remets en image la vignette originale qui a été enlevée ***

 

 

 

Toutes les photos ont été réalisées avec le Ricoh GRD4.

 

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4 commentaires sur “Aller à contre courant …

  • Jérôme Landré

    Bonjour Jeff,
    Je suis ton blog depuis un bon moment et je n’étais toujours pas intervenu dans les commentaires pour te dire combien j’appréciais ta manière de documenter ton environnement et ta vision de la street photo dans laquelle je me retrouve presque totalement. Et, comme toi, je suis un adepte du petit capteur (un GRD III qui a maintenant plus de 10 ans).
    Je ne suis qu’à moitié étonné d’apprendre que des photographes comme Nick Turpin pratiquent le spray and prey à 5 i/s. C’est certainement efficace mais je n’ose imaginer l’editing (quand je vois déjà le temps que j’y passe alors que je ne fais qu’une photo par scène !).
    Ensuite, je me disais que cette façon de procéder fait primer le hasard sur le choix du photographe. Mais, si je prends mon cas, je n’hésite pas à recadrer (pas trop, de préférence, pour ne pas perdre le côté dynamique du grand angle) et je justifie cette pratique en me disant qu’ajuster son cadrage après n’est finalement pas différent que de le finaliser avant de déclencher et que le choix du photographe est toujours là (on n’est pas obligé d’être d’accord avec ça, j’en conviens).
    Donc, de la même manière (et même si je ne suis pas tenté par le tir en rafale), on pourrait dire que le photographe procède toujours à un choix du moment en post-production et que ce choix n’est finalement pas différent de celui qu’il aurait pu effectuer à la prise de vue (c’est quand même un peu tiré par cheveux !).
    Reste que la satisfaction d’avoir pu capter le bon moment doit être moindre en usant de cette facilité. Comme toi, je ne suis pas loin de penser que cela enlève de l’intérêt à la pratique (mais je reconnais qu’on pourrait en dire autant à propos de mes recadrages !)

    • Jeff Chane-Mouye Auteur de l’article

      Hello Jérôme, c’est toujours agréable de voir que des gens partagent ma vision de la Street Photography et encore plus agréable de voir qu’ils utilisent les séries GRD de Ricoh ! le Spay & Prey est pas vraiment ma tasse de thé. Je trouve même cette technique dérangeante car elle enlève tout le plaisir du moment capturé. Quand j’appuie sur le déclencheur, j’ai choisi un moment même si il reste beaucoup de choses qui évoluent dans la composition au moment ou je fais la photo. J’accepte de ne pas maitriser certaines choses. Le Spray & Prey enlève cette part de magie. Le truc ultime serait de filmer la scène en 4K et d’en extraire des photos qui nous plaisent … Pour moi ce n’est pas de la photographie. Dans la photographie de sport, ils utilisent le burst mode car ils ont une obligation de résultat. Il n’y a rien de tout ça en Street Photography. Enfin pour moi je n’aurai aucune fierté à avoir les photos faites par Nick Turpin si je devais utilisé le burst mode. J’en aurais même honte.
      Pour ce qui est du recadrage en post processing, je n’ai rien contre si c’est subtil et qu’on ne recadre pas pour au final avoir un cliché qui aurait pu être pris au 50 mm avec un 28 mm…Perso, je ne recadre presque jamais car j’ai accepté que mes photos ne soient pas parfaites, qu’il y ait des éléments indésirables dedans. Et puis une photo mal cadrée me force à m’appliquer les fois suivantes. Les plus grands recadraient leurs photos en chambre noire. Je pense notamment à William Klein et Robert Frank. Rien de mal à recadrer.
      Comme je suis curieux, je suis allé cherché sous google des photos de toi et je suis tombé sur un site internet qui je pense est de toi avec des photos de Paris. Je me reconnais dans ton style assez proche des gens photographiés. J’ai beaucoup fait ça, même si je m’en éloigne un peu ces derniers temps. Tu n’as pas d’autres séries ?

      • Jérôme Landré

        Hello
        Comme toi, ce n’est pas l’obtention d’images spectaculaires par l’utilisation des dernières technologies qui pourrait me satisfaire. Ce que je voulais souligner c’est que la ligne blanche des uns n’est pas celle des autres et qu’il est donc délicat de juger des facilités que certains peuvent utiliser (spray) lorsqu’on s’autorise (moi avec mes quelques recadrages, la photo « candid ») ce que les premiers s’interdisent peut-être.
        Je ne crois pas à la street extraite de vidéos 4K : trop lourd en editing, ou alors aidé par une appli faisant appel à l’IA (ça viendra peut-être, hélas !). Pour moi la vraie plaie en street photo c’est toutes ces images qu’on voit partout, basées exclusivement sur le graphisme, très propres, parfaitement interchangeables, adoptant tous les codes de la photo de pub et juste bonnes à faire des fonds d’écran (comme ce que Street Level Photography propose chaque mois sur YT)
        J’ai commencé la photo de rue avec l’achat du GRDIII. Comme je ne suis pas sur les réseaux sociaux je ne publie rien au fil de l’eau et donc, après quelques semaines ou mois, des photos dont j’étais plutôt content me paraissent sans intérêt Là, lorsque le confinement a mis fin à cette série (pour laquelle, d’ailleurs, je commencais à ne plus trouver la même motivation) je me suis dit qu’il fallait absolument que je fige ce travail qui s’était étalé sur près de 5 ans et qui avait une certaine cohérence (un même lieu, un même mode opératoire …) et j’ai créé le site avant de ne plus avoir envie de montrer ces photos. Il est très probable, maintenat que j’ai le site, que dès que j’aurai d’autres photos à montrer, la sélection de cette série soit réduite à une quinzaine ou une vingtaine de photos (je ferai peut-être une video avec la série complète).
        C’est marrant ce que tu dis à propos des photos à courte distance parce que c’est également ce que je ressens. Sans les renier, je n’ai plus trop envie de faire ça. Ce qui m’attire désormais c’est plus dans le genre de Gus Powell, dont j’admire vraiment le travail (« Lunch Pictures » et « Mise en Scène »).
        Et, à propos de burst mode, j’ai fait de la photo de sport en tant que pigiste en PQR (il y a environ…. 35 ans !) avec un moteur (3 i/s !) sur le Nikon et j’ai souvent constaté (pour ne pas dire presque toujours) que la meilleure photo était la première (les 2 ou 3 suivantes ne permettant que d’assurer le coup). Et j’ai la prétention de croire que si mon GRDIII permettait la rafale je n’aurais pas obtenu de meilleures photos (et le mode snap c’est génial !)

        • Jeff Chane-Mouye Auteur de l’article

          J’ai beaucoup râlé à une époque sur certains styles de photos que les gens appelaient Street photography. C’est une des raisons pour laquelle je me suis définitivement retiré des réseaux sociaux. J’étais fatigué de voir toujours le même style de photos ennuyeuses. Mais j’ai compris que ça ne me plaisait pas, mais que ce genre de photos avait son public. Je ne prétend pas dire ce qui est bien et ce qui est naze. Par contre, je sais ce que j’aime et ce que je n’aime pas. Mon style à beaucoup évolué depuis que j’ai commencé, mais j’ai l’impression d’avoir enfin trouvé ce qui me plaît réellement. Enfin jusqu’à ce que je change encore de style…
          Pour ta série, c’est vrai que je pense que tu devrais faire une sélection plus réduite qui serait plus percutante et moins diluée.