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On m’a récemment demandé pourquoi je faisais de la Street Photography ? Cette question semble anodine mais j’ai eu du mal à y répondre… Quel est le but de passer autant de temps dans la rue à photographier de parfaits inconnus ?

Au début de l’année dernière, j’avais décidé de renouveler mon matériel photo. Mon Nikon D200 restait un bel appareil, mais le poids des ages commençait à se faire sentir (gestion de la montée d’ISO, poids du boîtier…). Après avoir épluché de nombreux magazines, j’avais décidé de passer du côté “hybride”. Ce sera le fuji XE2 avec une focale fixe, le 18 mm f2. Tout a donc commencé pour moi il y a tout juste un an. Le 18 Mars 2016, je suis allé faire mes premières photos dans ma ville d’Aix-en-Provence.

Une vie ordinaire.

J’ai une vie plutôt banale. Une femme et deux petits garçons adorables, un boulot qui ne me passionne pas mais qui me fait vivre et aussi un prêt immobilier pour la maison. Je pense qu’on peut trouver un élément de réponse ici. J’avais besoin de quelque chose pour m’extirper de ce train train quotidien dans lequel j’étais enfermé. La Street Photography devenait ainsi mon moment à moi, mon moyen d’expression, quelque chose qui rythme ma vie depuis un an. Depuis que j’ai mis le doigt dans l’engrenage, je n’ai cessé d’arpenter les rues d’Aix-en-Provence et de Marseille.

Voir le monde différemment.

En traînant sur 500px, j’ai découvert quelques Streettogs qui continuent encore de m’inspirer. Parmi eux, Yiannis Yiasaris (depuis peu devenu embassadeur pour la marque Fuji !), Alan Barr (qui documente les rues de Philly) et Vasco Trancoso (qui documente sa ville de Caldas Da Rainha)  pour ne citer qu’eux. En regardant leurs photos, je me suis dit qu’ils vivaient dans des endroits passionnants où il se passait plein de choses. Mais il en était rien. Ils savaient observer c’est tout ! J’étais fasciné par cette capacité à capturer des moments banals et de les magnifier. Ces moments si beaux et fugaces avaient lieu sous mes yeux et je ne les voyais pas. La Street Photography m’a permis de voir le monde différemment, un peu comme un photographe qui ferait de la macro. Il suffisait d’ouvrir les yeux pour voir toutes ces choses.

Ma vision du monde.

Je suis spectateur de la scène qui se déroule sous mes yeux quand je suis dans la rue avec mon appareil photo. Un spectateur attentif, mais pas quelqu’un qui a un regard objectif sur ce qu’il voit. Ce que je montre est une interprétation de ce que je vois. Je revendique ce côté subjectif. C’est ma vision des choses. Je n’aspire pas à faire du photojournalisme. Je triche, je suggère des choses. Je raconte des histoires avec mes photos. Il y a de la mise en scène avec le choix du cadrage, de l’exposition et des personnages. C’est ce qui me plaît tant dans la Street Photography. Il y a les paramètres qu’on ne peut pas changer tels que la lumière, l’endroit. Libre à moi de composer avec ce que j’ai pour me placer judicieusement et d’attendre les bonnes personnes pour appuyer sur le déclencheur. Personne d’autre ne fera la même photo que moi. Personne ne racontera la même histoire.

Laisser un héritage.

Quand j’ai commencé à me documenter sur la Street Photography sur Aix-en-Provence, mon premier réflexe a été d’aller voir sur internet ce qui avait été fait pour m’en inspirer. Au final j’ai trouvé très peu de photos à ma grande surprise. Je n’ai aucune prétention en documentant à ma façon les rues d’Aix. Mais j’aime croire que je participe à ma façon en laissant des images d’une époque de la ville. Un héritage aussi pour mes enfants et futurs grand enfants qui sauront grâce aux photos que j’ai réalisées à quoi ressemblait la ville et la vie au début des années 2000.

Street Photography comme Thérapie ?

J’ai toujours été d’un tempérament très timide (et pas qu’avec les filles…). Ça fait partie de ma personnalité. Certaines personnes ont un don naturel pour être à l’aise avec des gens. Pas moi. Je suis plutôt solitaire. J’ai besoin de temps pour me sentir bien avec les autres. En vieillissant fort heureusement, les choses se sont améliorées pour moi. Mais je restais au fond, cet enfant timide qui hésite qui n’est pas sûr de lui. La Street Photography m’a obligé à sortir de ma zone de confort et à me confronter aux gens. Je me surprends maintenant à discuter avec de parfaits inconnus dans la  rue. Bien sûr, je garde en tête une potentielle photo que je pourrais réaliser mais je trouve ça finalement très agréable. J’ai aussi beaucoup gagné en confiance en me confrontant au regard des autres et en osant photographier de parfaits inconnus dans la rue.

Voilà au final, je n’ai pas vraiment de certitudes. Quelques pistes mais rien de bien précis. Ce qui est sûr c’est que j’aime ça ! “C’est peut être une raison suffisante” me disait encore John Harper, le Gentleman Photographer (Vous en saurez bientôt un peu plus sur lui…). Après tout, ça ne fait qu’un an que je fais de la Photographie de Rue. J’en saurais peut être un peu plus dans quelques années, quand j’aurai un peu plus de recul sur la chose.

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Why Street Photography ?

I was recently asked why I was doing Street Photography? This question seems trivial but I had trouble answering … What is the purpose of spending so much time on the street to photograph perfect strangers?

At the beginning of 2016, I decided to change my photo equipment. My Nikon D200 remained a damn good camera, but the weight of ages was beginning to be felt (low light issue, weight of the camera …). After reading many magazines, I decided to move on to the “hybrid” side. This will be the fuji XE2 with the prime 18 mm f2. It all started for me just a year ago. On the 18th of March in 2016, I went to make my first photos in my city of Aix-en-Provence.

An ordinary life.

I have a rather mundane life. A woman and two adorable little boys, a job that does not fascinate me but which makes me live and a loan for the house. I think we can find an answer here. I needed something to get me out of the daily routine in which I was locked up. Street Photography became my own moment, my means of expression, something that rhythms my life. I have been since then, roaming in the streets of Aix-en-Provence and Marseille.

See the world differently.

On 500px, I discovered a few Streettogs that still continue to inspire me. Among them, Yiannis Yiassaris (recently became an official Fuji X Photographer!), Alan Barr (documenting the streets of Philly) and Vasco Trancoso (documenting the streets of Caldas da Reinah) to name but a few. Looking at their pictures, I told myself that they were living in stunning places where a lot was happening. But that was not the case. They knew how to observe it all! I was fascinated by this ability to capture mundane moments and magnify them. Those fleeting moments that passed unnoticed took place in front of my eyes and I did not see them. Street Photography allowed me to see the world differently, much like a photographer who would make macro photography. I just had to open my eyes to see all these things.

My vision of the world.

I am a spectator of the scene that takes place in front of my eyes when I am on the street with my camera. An attentive spectator, but not someone who has an objective look at what he sees. What I’m showing is an interpretation of the reality. I claim this subjective side. That is my view of things. I do not want to do photojournalism. I cheat, I suggest things. I tell stories with my pictures. There is the staging with the choice of framing, the exposure and the choice of the characters. That’s what I like about Street Photography. There are parameters that can not be changed such as light, place. Free to deal with what I have to place myself wisely and wait for the right characters to press the shutter. No one else will make the same photo as me. No one will tell the same story.

Leave a legacy.

When I first started documenting myself on Street Photography in Aix-en-Provence, my first reaction was to go and see on the internet what had been done to inspire me. In the end I found very few photos to my surprise. I have no claim but to document the streets of Aix in my own way. But I like to believe that I participate in my way leaving images of a time of the city. A legacy also for my children and future grandchildren who will know thanks to the photos what the city and life looked like in the early 2000s.

Street Photography as a therapy ?

I’ve always been of a very shy temperament (and not only with girls …). That’s part of my personality. Some people have this natural gift to be with people. Not me. I’m pretty lonesome. I need time to feel comfortable with people. As I grew up, things improved for me, but I remained in the end that shy child who hesitates, who is not sure of himself. Street Photography forced me to get out of my comfort zone and confronting people. I now find myself talking to strangers in the street. Of course, I keep in mind a potential photo I could make but I find it finally very nice. I also gained a lot of confidence by confronting myself with the gaze of others and daring to photograph perfect strangers in the street.

In the end, I do not really have any certainty about Street Photography. Some tracks but nothing very specific. What is certain is that I like it ! “Maybe that’s enough reason”, John Harper, the Gentleman Photographer, said, (You’ll know a little about him soon.) After all I’ve been shooting Street Photography for only one year. I might know more in a few years, when I will have a little more recoil on the thing.