(English version at the bottom of the page)
Ça y est, j’ai terminé les lectures de portfolio organisées par la Fontaine Obscure dans le cadre du Festival Photo d’Aix-en-Provence, Phot’Aix. Avant d’aller plus loin, voilà quelques phrases qui sont revenues lors de ces petites lectures qui ressemblaient un peu à du Speed dating photographique.
“Travail pas cohérent”
“Thème pas lisible”
“Trop de styles différents”
“Travailler la présentation”
“Les tirages sont pas terribles”
“Vous avez un certain style qui se démarque de ce qu’on a l’habitude de voir”
“Il faut travailler sur des projets”
“…” (Silence dubitatif)
“Présentation pas terrible”
“J’aime beaucoup votre travail”
“Photos très fortes avec beaucoup de personnalité”
“Travail cohérent”
“S’appliquer sur les tirages”
“Série très cohérente”
“J’aime beaucoup votre style”
“Montrez vos photos pour passer au stade supérieur”
“Répondez aux appels de candidature pour les festivals”
“Continuez, vous avez un certain style”
Que retenir de tout ça ? Un chose est sûre, la présentation est super importante. Ça ne fait pas tout mais ça y fait pour beaucoup. Les 3 premiers lecteurs que j’ai eu m’ont clairement reproché la présentation alors que les trois derniers non. Pourquoi ? Je ne savais pas comment m’y prendre pour une lecture. Je m’étais acheté un joli book avec des porte vues plastifiés. Je trouvais ça pratique, mais les lectures se faisant en plein soleil, bonjour les reflets… Les lecteurs aiment aussi avoir une idée d’ensemble des photos sans avoir à tourner les pages. Tout avoir sous les yeux. Après la 3ème lecture, je suis allé m’acheter une chemise pour mettre toutes mes photos dedans et pouvoir les présenter étalées sur la table. Donc oubliez le portfolio à spirale… L’idéal est de venir avec des tirages avec des marges blanches pour que le lecteur puisse les manipuler sans abîmer les photos.
Autre critique récurrente concerne les tirages. Je ne m’étais pas assez appliqué là dessus. J’avais mélangé des tirages mats et brillants ainsi qu’un tirage de qualité bien supérieur sur du très beau papier (qui était destiné à être encadré chez moi). Mes tirages chez Photoweb (à 1,50€…) étaient de piètre qualité et ça se voyait. Donc ça a un coût, mais s’appliquer sur les tirages…
Certains lecteurs m’ont reproché le manque de cohérence des photos alors que d’autres ont clairement compris la démarche et ont trouvé la série très cohérente. Rien de bien anormal là dedans… Un avis, même d’un professionnel reste très subjectif. Celui qui aura été le plus critique sur mon travail est un Iconographe. C’est un spécialiste de l’image qui va chercher des images pour des personnes qui font appel à lui (presse, édition…). Celui à qui j’ai laissé une très bonne impression est un Professeur de projets photographiques Espagnol. Lui a tout de suite vu la cohérence et le thème de la série que je présentais. J’étais un peu ému car après les 3 premiers qui m’avaient reproché le manque de cohérence de mon travail, j’étais un peu perdu.
J’ai eu de très bon retours, sur la qualité même des photos. Ils ont apprécié le travail d’éditing (sélection très resserrée des photos… au nombre de 12), le style des photos (processing) et aussi leur esthétique. Certains m’ont même dit que j’avais déjà un style qui se démarque beaucoup de ce qu’on voit habituellement en Street Photography. Une photo a notamment fait presque l’unanimité. C’est celle-ci. Ce côté très mystérieux avec cette texture de peau qui donne envie de toucher.
Je suis assez content car cette photo ne faisait pas partie de la sélection initiale et qu’elle avait été rajoutée car je l’aimais bien.
Olivier Bourgoin (un agent de photographes) ma demandé ce que j’attendais de ces lectures et si j’avais un but. C’est rigolo car ça me ramène aux questions que je me posais concernant le bien fondé de cette lecture de portfolio. Mes réponses ont été “Rien” et “Non” !. C’était assez libérateur. Je fais des photos comme je respire. On ne me m’a jamais demandé pourquoi je respirais. Oui j’en fais beaucoup plus en ce moment qu’à une époque. J’ai juste trouvé avec la photo, le moyen d’exprimer mes émotions. Je photographie la ville, de parfaits inconnus, mais au travers d’eux, c’est moi que je montre. C’est une pratique de la photographie très subjective et aussi très personnelle. Est ce que je vais prendre personnellement les critiques faites à mes photos ? Non. Je les défendrai si je crois au fond de moi qu’elles doivent être défendues, mais je rejoins l’idée de Don Springer qui a récemment écrit quelque chose de très puissant à ce sujet :
When you see the (…) photos, you are seeing me. I stand for them and they stand for me. I feel them and they give me reason to continue. Some will think that there’s little value to these photos – or in fact any I ever made or will make. That’ a fine response. We all have opinions and I respect all….
Ces quelques phrases résument bien ce que je ressens en ce moment.
Mes réponses ont du quelque peu surprendre Olivier Bourgoin, qui m’a dit qu’il fallait les montrer pour les sortir de l’anonymat. Je lui ai dit que je le faisais déjà en exposant dans un petit restaurant dans Aix-en-Provence. Il a insisté en m’incitant à répondre aux appels à candidature pour les festivals de photos comme “Les Nuits de Pierrevert”, “Barreobjectif” (en Charentes). Au delà des expositions, c’est le travail ingrat d’éditing qui est formateur et très important. C’est qui selon lui me fera grandir.
Que retenir de cette journée passée en compagnie de professionnels de l’image ? Je crois que la présentation est très importante. Faire de belles photos ne suffit pas à attirer l’attention. Les gens sont intéressés par un projet, une série, pas par des photos individuelles. Je dois dorénavant me pencher sur ce que j’ai réalisé pour un travail fastidieux d’éditing. En début d’année prochaine, je répondrai sûrement à quelques appels à candidature pour certains Festival Photo. Entre temps, je vais peaufiner la série que j’ai proposé car je crois en elle et je vais essayer d’en trouver d’autres dans mes photos.
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The day after the Lecture…
That’s it, I finished the portfolio lectures organized by Fontaine Obscure as part of the Photo Festival in Aix-en-Provence, Phot’Aix. Before going any further, here are a few sentences that came back during these small readings that looked a bit like Photographic Speed Dating.
“Not consistent work”
“Theme not readable”
“Too many different styles”
“Work on the presentation”
“The prints are not good”
“You have a certain style that stands out from what we are used to seeing”
“We must work on projects”
“…” (doubtful silence…)
“Improve presentation”
“I love your work”
“Very strong photos with lots of personality”
“Coherent work”
“Focus on the prints”
“Very coherent series”
“I love your style”
“Exhibit your photos to go level up”
“Apply for photographic festivals”
“Continue, you have a certain style”
What about all that? One thing is for sure, presentation is super important. It does not do everything but it does for a lot. The first three readers I had clearly blamed the presentation while the last three no. Why ? I did not know how to go about lectures. I had bought a nice display book. I found it practical, but the readings were done in bright sun. It ended with reflections … Readers also like to have a general idea of the photos without having to turn the pages. Everything in front of the eyes. After the 3rd reading, I went to buy a folder to put all my photos in and to be able to present them displayed on the table. So forget the portfolio spiral … The ideal is to come with prints with white margins so that the reader can handle them without damaging the photos.
Another recurrent criticism concerns the prints. I had not worked enough to that. I had mixed mat and brilliant prints and a much higher quality print on very beautiful paper (which was meant to be framed at home). My prints at Photoweb (at 1,50 € …) were of poor quality and it was visible. So it has a cost, but apply to prints …
Some readers have blamed me for the lack of consistency while others clearly understood the approach and found the series very coherent. Nothing very abnormal there in … A opinion, even a professional remains very subjective. The one who has been most critical about my work is an Iconographer. It is a specialist of the image who will look for images for people who call on him (press, edition …). The one to whom I left a very good impression is a Professor of Spanish photographic projects. He immediately saw the coherence and the theme of the series that I presented. I was a little moved because after the first 3 who had criticized me for the lack of coherence of my work, I was a little lost.
I had very good feedback, on the quality of the photos. They appreciated the editing work (very tight selection of photos … 12 in number), the style of the photos (processing) and also their aesthetics. Some even told me that I already had a style that stands out from what is usually seen in Street Photography. One photo was almost unanimous. It’s this one. This very mysterious mood with this texture of skin that gives desire to touch.
I am pretty happy because this photo was not part of the initial selection and it had been added because I liked it.
Olivier Bourgoin (A photographic agent) asked me what I expected from these lectures and if I had a goal. It’s funny because it brings me back to the questions I asked myself about the appropriateness of this portfolio thing. My answers were “Nothing” and “No” !. It was quite liberating. I make pictures as I breathe. I had never been asked why I was breathing. Yes I shoot much more at this time than at a time. I just found with the photo, the way to express my emotions. I photograph the city, perfect strangers, but through them, it’s me that I show. It is a very subjective photography practice and also very personal. Will I personally take criticism of my photos? No. I will defend them if I believe in them that they must be defended, but I agree with the idea of Don Springer who recently wrote something very powerful on this subject:
When you see the (…) photos, you are seeing me. I stand for them and they stand for me. I feel them and they give me reason to continue. Some will think that there’s little value to these photos – or in fact any I ever made or will make. That’ a fine response. We all have opinions and I respect all….
These few sentences summarize my feelings right now.
My answers were somewhat surprising to Olivier Bourgoin, who told me that I had to show them to get them out of anonymity. I told him that I was already doing it by exhibiting in a small restaurant in Aix-en-Provence. He urged me to respond to calls for applications for photo festivals such as “Les Nuits de Pierrevert”, “Barreobjectif” (in Charentes). Beyond the exhibitions, it is the ungrateful work of editing that is formative and very important. That is what he says will make me grow.
What to keep of this day spent with professionals of the image? I think the presentation is very important. Making beautiful pictures is not enough to attract attention. People are interested in a project, a series, not individual photos. I must now look into what I have achieved for a tedious editing job. At the beginning of next year, I will certainly reply to some calls for candidate for some Festival Photo. In the meantime, I will fine-tune the series I have proposed because I believe in it and I will try to find others in my photos.
It’s that subjective thing again Jeff, not everyone will agree.
A lesson to those who go for the “Glory Shot”. There has to be a series, a connection of some kind, otherwise photos become meaningless. Perhaps Social Media has conditioned some photographers to shoot that way, who knows? I certainly don’t have that answer. I do know that you have a style and although I find it hard to believe that anyone wouldn’t find your work captivating I fully understand that we all have different taste.
Well done for attending and preparing…your friend is correct, enter some more.
Instagram certainly conditioned some photographers. But many people do photograph for a single moment.
Don’t you think that isolated moments could form a serie? (With street photographies in particular)
Hard to work on a series in the street for me. I find it too restrictive. They say that working on series sharpen your eyes. But the fact is that I let my instinct guide me in the streets. We can dig in our stuff and find some series. I mean unconsciously, I made theses pictures because I had them in mind. I don’t believe in coincidence. The editing of our work is as important as the act of photographying. We see too many crap shared on Social Media. People post more and more just to exist on the web. I post at a very slow pace on FB and Instagram. That’s why I decided to go for the website and the Blog where I can share more photos with a more coherent content.
I might have found another series in my work : “Tourists in the City”. I like stalking them and I have quite a lot of pictures that could make a series… Work in progress 😉
C’est très courageux d’aller de l’avant et de confronter ta photographie à la critique.
Je ne comprend pas qu’on puisse te reprocher un manquer de cohérence… mais chacun sa sensibilité.
Continues comme ça, tu as une super esthétique !
Hé, Benjamin ! Merci de passer du côté d’ici ! Cette idée de confronter mon travail à des pros avait été prise sur un coup de tête. Mais réfléchi quand même… Ce fut plus un exercice de style que de franches révélations sur mon travail. La critique je l’accepte. Mon univers il est ce qu’il est. Je ne le changerai pas. Une chose est sûre, je dois travailler sur des séries. Seul moyen de montrer son travail à d’autres personnes. C’est ce que j’ai retenu de ces lectures. L’éditing est sûrement le travail le plus ingrat, mais le seul moyen de mettre en valeur ses photos.
Merci beaucoup pour les encouragements. Faudra qu’un de ces quatre qu’on se fasse une virée dans Aix !
I think you have direction and goal. Now the others have to recognize it.
I wish you a lot of strength for YOUR way.
I have my own vision Bernd. Recognition or not, I don’t care much. I’m just an anonymous guy taking photos on the streets of Aix-en-Provence. What I do makes sense to me. And definitely this is the most important to me.